Le secteur belge des biotechnologies continue à tourner malgré la crise du coronavirus
Les entreprises qui mènent des études cliniques sur des volontaires ou des patients sont contraintes de tourner au ralenti
Le secteur belge des biotechnologies, impliqué dans le développement et la fabrication notamment de médicaments essentiels, n’est pas immunisé contre la crise du coronavirus, mais il essaie tant bien que mal d’en minimiser les répercussions. Selon la fédération sectorielle flamande, flanders.bio, la plupart des entreprises s’organisent pour pouvoir poursuivre leur travail sur les projets prioritaires ; ce sont principalement les études cliniques menées sur des volontaires ou des patients qui enregistrent un certain retard. Les entreprises biotech se mobilisent effectivement pour lutter contre le coronavirus.
Les répercussions économiques de la crise du coronavirus ne seront pas les mêmes pour toutes les entreprises biotech belges. « La plupart des entreprises tournent à plus de 80 %. Mais tout dépend naturellement du stade de développement du produit, auquel se situe l’entreprise » explique Pascale Engelen, co-Directrice générale de flanders.bio, à l’issue d’un sondage effectué auprès de différentes entreprises membres. Comme la plupart des entreprises belges, les entreprises biotech recourent au télétravail dès que possible et ont introduit un emploi du temps minutieusement coordonné au sein des laboratoires. Elles peuvent ainsi limiter le nombre de travailleurs présents au même moment et respecter les mesures de distanciation sociale.
Les études cliniques
Les jeunes entreprises qui se situent exclusivement au stade préclinique de développement peuvent continuer à travailler. Les entreprises plus matures qui mènent actuellement des études cliniques sur des volontaires ou des patients au sein des établissements hospitaliers rencontrent, par contre, davantage de difficultés. En raison de la crise du coronavirus, ces entreprises ne peuvent pas toujours effectuer les tests sur les sujets de l’étude ni assurer le suivi nécessaire dans les hôpitaux. Ceux-ci ont effectivement besoin de toutes les ressources nécessaires pour lutter contre le Covid-19. Par ailleurs, les participants aux études ainsi que le personnel non essentiel n’ont plus accès aux hôpitaux pour des raisons de sécurité générale. Il est aussi très difficile actuellement de trouver de nouvelles personnes volontaires ou de nouveaux patients.
“Il est possible de trouver une solution pour certains aspects en étant créatif, en effectuant par exemple le suivi des centres d’études par voie numérique, mais la plupart des études vont de toute façon enregistrer un certain retard “ souligne Pascale Engelen.
La crise a également fait surgir d’autres obstacles. Certaines entreprises ne peuvent parfois pas poursuivre leurs activités parce qu’elles attendent du matériel (pré)clinique important ou des réactifs de France ou d’Italie, par exemple, où la production subit d’importants retards en raison de la crise.
“En tant que secteur essentiel, nos entreprises peuvent et veulent poursuivre leurs activités. En répartissant les effectifs sur plusieurs équipes, il est possible de respecter les distances sociales minimales pour continuer à travailler en toute sécurité. Par ailleurs, dans notre secteur, nous appliquons depuis toujours des normes très strictes en matière d’hygiène. Seuls certains laborantins ou collaborateurs qui encadrent des études cliniques sont susceptibles d’être temporairement obligés d’arrêter de travailler,” précise Dirk Reyn, président du Conseil d’administration de flanders.bio. “
Le secteur biotech participe aussi à la lutte contre le coronavirus
Le gouvernement fédéral et les instances médicales belges ne sont pas seuls. Le secteur des biotechnologies propose aussi ses services pour lutter contre le coronavirus dans les domaines qui ressortent de ses compétences. Flanders.bio collabore ainsi étroitement avec les différentes taskforces du ministère de la Santé publique pour déterminer dans quelle mesure ses 350 membres peuvent répondre aux besoins mis en évidence.
« Outre les entreprises activement impliquées dans la recherche d’un vaccin contre le virus, plusieurs de nos entreprises fournissent par exemple des réactifs au laboratoire fédéral de référence afin qu’il puisse effectuer davantage de tests du coronavirus. En outre, plusieurs entreprises ont transformé une grande partie de leurs installations en laboratoires de test ou utilisent leurs imprimantes 3D pour fabriquer des pièces destinées à la production de respirateurs », conclut Willem Dhooge, co-Directeur général de flanders.bio.