Du jamais vu : plus de 1600 nouvelles d’offres d’emploi dans le secteur belge des biotechnologies
La fédération sectorielle flamande, flanders.bio, soutient les initiatives telles que l’apprentissage dual dans les filières STEM de l’enseignement supérieur et de l’enseignement dédié aux adultes, qui visent à mieux préparer les étudiants aux défis professionnels
Le secteur belge des biotechnologies a le vent en poupe. Et ce, malgré la récente annonce du groupe pharmaceutique GSK de supprimer 720 emplois en Belgique. Selon une estimation prudente de la fédération sectorielle flamande, flanders.bio, quelque 1600 nouveaux postes devraient être créés en 2020 dans le secteur belge des biotechnologies. Les prévisions pour les années suivantes sont tout aussi réjouissantes, avec notamment la création de nouveaux sites pour deux géants des biotechnologies : Galapagos et UCB. L’organisation sectorielle craint toutefois que le recrutement des talents nécessaires, dans notre pays, ne constitue un réel défi. C’est pourquoi la fédération flanders.bio a-t-elle décidé de soutenir les initiatives du ministre flamand de l’Enseignement Ben Weyts, qui souhaite stimuler notamment l’apprentissage dual.
Quelque 1600 nouveaux emplois devraient être créés en 2020 dans le secteur belge des sciences de la vie et des biotechnologies. Ces chiffres ressortent d’une enquête menée par la fédération sectorielle flamande, flanders.bio, auprès de ses membres ainsi que d’une analyse des nouveaux projets et offres d’emploi existantes. Récemment, son homologue wallonne, BioWin, a également fait savoir qu’il y aurait au moins 800 nouveaux emplois de créés en 2020 rien qu’en Wallonie.
« Cette estimation est assez prudente. Rien qu’en Flandre, nous comptons déjà aujourd’hui plus de 500 offres d’emploi dans ce secteur. Sur notre site web, nous avons actuellement quelque 187 annonces, et nous ne sommes qu’au mois de février. La question est donc de savoir si nous allons trouver suffisamment de personnes qualifiées pour pouvoir occuper ces postes. » - Pascale Engelen, Co-General Manager flanders.bio
Un métier en pénurie
Selon flanders.bio, le secteur des biotechnologies recherche de plus en plus activement de nombreux profils hautement qualifiés. Mais le secteur s’inquiète de savoir si sa quête va aboutir, d’autant plus qu’il existe déjà actuellement une pénurie d’effectifs qualifiés sur le marché du travail. Le gouvernement flamand vient d’ailleurs d’ajouter la fonction d’« opérateur d’installations dans l’industrie pharmaceutique » à sa liste des métiers en pénurie, ce qui ne fait que confirmer à juste titre les préoccupations du secteur.
« Le secteur des sciences de la vie a cruellement besoin d’étudiants dans les filières STEM ou scientifiques qui suivent un parcours spécifique les préparant aux emplois dans notre branche. Le précédent gouvernement flamand a déjà fortement investi en la matière, mais nous allons devoir tous faire un effort supplémentaire si nous voulons pouvoir continuer à recruter des talents dans notre pays et ne pas devoir aller les chercher à l’étranger. C’est pourquoi nous soutenons les initiatives du ministre Weyts, qui visent notamment à élargir aux filières STEM de l’enseignement supérieur et de l’enseignement dédié aux adultes, l’apprentissage dual qui permet aux élèves d’acquérir de nouvelles compétences sur le terrain et sur les bancs de l’école. » - Pascale Engelen, Co-General Manager flanders.bio
Des perspectives positives
La fédération flanders.bio prévoit également la création de quelques centaines d’emplois supplémentaires au cours de ces prochaines années. Galapagos, la plus grande entreprise biotechnologique européenne, va par exemple déjà recruter cette année quelque 450 nouveaux collaborateurs dans le cadre de l’expansion de ses activités en Europe. Combien d’entre eux seront engagés à Mechelen ? Nul ne le sait, tout dépendra notamment de l’offre sur le marché de l’emploi. En outre, en 2023, Galapagos ouvrira un nouveau siège international ainsi qu’un nouveau site R&D à Mechelen, ce qui renforcera incontestablement la demande de profils scientifiques qualifiés.
Par ailleurs, UCB, un autre leader belge des biotechnologies, a fait savoir qu’ils allaient engager 150 travailleurs pour leur nouveau département à Braine-L’Alleud, qui ouvrira ses portes en 2024.
Le secteur des sciences de la vie s’impose indéniablement comme moteur de croissance incontournable de l’économie belge, souligne flanders.bio. Rien qu’en Flandre, ce secteur représente déjà plus de 20 000 emplois directs et 60 000 emplois indirects.